lundi 15 juillet 2019

Jour 14 : Journée mystique ou moustique ?

A tout notre lectorat, nous tenons à nous excuser de nos titres un peu foireux et de notre humour parfois décalé. Nous espérons que vous passez, tout de même, un agréable (et long) moment à suivre nos aventures. Nous sommes tous deux des pipelettes :p

En faisant des recherches sur la ville de Nagoya, nous sommes tombés sur un article qui recommandait la visite d’un temple oublié dans les guides, un peu excentré, avec notamment un Bouddha géant. C’est parti, mon kiki. Nous prenons un pass métro pour la journée. Arrivés sur place, il y a peu d’indications. Nous regardons la carte à la sortie du métro, heureusement il est tout proche. Son petit nom : Tougan-ji.

La sérénité incarnée
Dès que nous sommes entrés dans l’allée menant aux divers bâtiments, nous avons l’impression d’avoir traversé une porte magique nous emmenant dans un autre monde, une autre ambiance. Il y a beaucoup de végétations, d’humidité (alors qu’il fait 30° sec en réalité), de petits bâtiments et des statues un peu partout. Les arbres et bambous nous cachent  du reste de la ville et de ses nuisances. Pas un bruit, juste la nature et les cigales qui se mettent à chanter.

Un petit escalier entre les bambous nous mène au Bouddha. Il apparaît comme sorti de nulle part, majestueux et impressionnant de sérénité. Lui aussi semble complètement déconnecté de la ville moderne. A ses pieds, de magnifiques statues d’éléphants. Le calme environnant, toute cette sérénité qui se dégage nous donne juste envie de rester là et continuer à contempler ces statues merveilleuses. Ce temple mériterait vraiment d’être dans les guides.

Bouddha est caché derrière ces arbres. Si, si !
La seule nuisance (et pas des moindres !), ce sont ces foutus buveurs de sang assoiffés ! Et bien oui mes amis, quand je vous dis humidité, pensez... moustiques ! Ils sont coriaces, ils nous piquaient à travers les vêtements, malgré la bonne dose d’anti-moustique qu’on avait mis. Je serai restée volontiers aux côtés de Damien, un peu plus longtemps mais mes allergies aux piqûres de moustiques devenaient insoutenables. Damien a enduré leurs attaques massives afin de prendre encore plus de photos. Chapeau !

En quittant le temple, nous nous retournons et tentons d’apercevoir le Bouddha. La seule chose que nous voyons, ce sont des arbres qui cachent entièrement un si bel endroit. 

Le Kanda... oups... le Osu-Kannon :p
Ensuite, direction Osu Kannon, un autre temple qui lui, est dans les guides, et où se trouve une statue de la déesse Kannon (son nom ne l’aurait jamais laissé transparaître, n’est-ce pas ? :p ) Cette fois-ci, point de mystère. Le temple est indiqué dès la sortie du métro et en deux pas, nous nous trouvons face à lui. Ses couleurs rouge et blanche me font immédiatement penser aux Kanda myouji de Tokyo. On s’attendait à voir une statue de Kannon aussi belle et imposante que le Bouddha du Tougan-ji... Nope. Elle devait faire 1m50 à tout casser. Jolie tout de même, mais terriblement pas mise en valeur au pied de l’escalier du temple.

Petite anecdote rigolote, sur le parvis du temple, il y a un nombre fou de pigeons qui ne regardent pas vraiment où ils volent. J’ai du à plusieurs reprises les éviter pour ne pas les avoir en pleine poire ! Merci à la mamie qui leur a donné des graines à l’autre bout du parvis, les faisant ainsi tous décoller d’un coup. Attention aux têtes !

Une de galeries couvertes d'Osu
Le quartier de Osu est aussi connu pour ses galeries commerciales couvertes, mélangeant magasins traditionnels, geek et «n’importe quoi». On a trouvé des boutiques de vêtements style péruvien, indiens, mode à l’américaine, des bazars, des magasins de kimono, des revendeurs de figurines, etc. Tout ce qu’on peut retrouver à Tokyo, regroupé dans un seul et même quartier (en plus modeste, bien sûr).

Il est l’heure de manger ! Il fait vraiment horriblement chaud et maintenant plus humide. Il fait toujours 30° mais l’humidité ambiante rend le tout moite et assez désagréable. Nous traversons les diverses allées, espérant trouver autre chose que des desserts ou des boissons aux billes de tapioca (c’est dingue comme c’est à la mode en ce moment ! Surtout que c’est même pas bon :p ). Quelle galère ! Finalement, on tombe bien. On trouve un petit resto de soba froides avec du porc pané. 

Restaurant traditionnel avec le menu en haut du bâtiment

On abuse de notre ticket illimité pour retourner à l’hôtel déposer les (nombreux) achats. Finalement, on se repose un peu et on regarde le sumo à la télé (mais vraiment hein ! On a pas fait de siestes !) car on a l’intention de ressortir plus tard et de profiter de la soirée, en espérant qu’il fasse moins chaud !

Que nenni ! La chaleur est toujours oppressante. C’est pas ça qui va nous arrêter ;) On cherche le Mandarake, magasin de revente d’occasion dont on vous a déjà parlé à chaque voyage. L’adresse que j’ai cherchée indique le sud du quartier Sakae (l’hôtel où nous sommes se trouve au nord du quartier), en regardant plus précisément, il se trouve dans le quartier d’Osu, nous étions à deux pas plus tôt dans la journée -_-’ Après un peu de shopping, il est l’heure de manger et nous cherchons un restaurant servant des spécialités de Nagoya (de préférence que nous n’avons pas encore goûtées, il en reste quelques-unes).

Non, non, ils ne chantent pas sous la pluie :)
Suite à notre galère de ce midi pour trouver de quoi manger dans le quartier d’Osu, nous décidons de remonter le quartier de Sakae du sud vers le nord. En chemin nous arrivons sur une place où répètent des groupes de danseurs, notamment avec des éventails ou ombrelles. Il y a aussi des terrains de football (taille futsal) où des personnes jouent en mode détente. Damien les aurait bien rejoint ! On se répète peut-être, mais on a vraiment l’impression qu’une nouvelle vie commence une fois la nuit tombée, loin de leur train-train quotidien et strict.


Ca ressemble pas à un dîner... si ?
Ensuite commence le vrai plan de la lose, la rue principale de Sakae est blindée de boutiques de luxe, dans les rues perpendiculaires il n’y a que des restos de curry ou de ramen... Au bout d’une heure de recherches infructueuses, on décide finalement d’aller au centre commercial Oasis 21, pas trop loin de l’hôtel, et qui propose une terrasse avec vue sur la ville. On va bien trouver quelque chose à manger ! Sur place, on préfère manger d’abord puis aller sur la terrasse ensuite. Il n’y a que des fast-food, rien ne nous tente. On se rabat sur un café à manger... des desserts ! (cheesecake, parfait à la gelée de café et café froid) Quel repas mes amis ! :D

La fameuse plateforme d'Oasis 21

Avant que la batterie ne rende l'âme !
Pour Damien il est l’heure des photos. Je me pose sur un banc en attendant, et le revoilà 30 secondes plus tard : terrasse fermée ! (depuis 10 minutes environ). La lose, acte 2. C’est pas grave, Damien avait repéré non loin de là un coin sympa avec lumières et grande roue, on y va. Une fois l’angle trouvé, le pied installé, l’appareil photo signale : batterie faible (Damien : autant dire que c’est mort pour des photos pose longue de nuit). La lose, acte 3. Du coup on ne s’attarde pas, demain on part à Tokyo, une séance de Tétris nous attend pour réussir à fermer les valises.

samedi 13 juillet 2019

Jour 13 : Il pleut, mais on s’en cogne ! On est au Sumo !

Aujourd’hui, le compteur change pour Damien. Pour célébrer son anniversaire, quoi de mieux qu’une journée au sumo ? (Damien : 3 journées au sumo ? XD ). Vu que c’est une journée un peu spéciale, je lui laisse la plume pour ce post :)

Après une nuit agréable (en même temps ce n’est pas difficile d’avoir un lit moins dur que celui du précédent hôtel) et un petit-déjeuner de ouf, un peu gâché par le groupe de jeunes américains (voyage scolaire ? les chanceux !) qui n’arrêtaient pas piailler en anglais (enfin américain). On est au Japon bordel ! On veut du calme et du japonais ! lol. On file sur le lieu du tournoi pour récupérer nos places.
Classe non ?
Pour ceux qui n’auraient pas eu la chance de m’entendre me plaindre, on se retrouve avec des places assises, c’est à dire un peu plus loin du dohyo (ring), car les places plus proches étaient toutes vendues (même si je me suis connecté à l’ouverture des ventes, 3h du matin en France...). Quelle ne fut pas ma surprise de voir que sur place il était encore possible d’acheter des box en catégorie A (la meilleure) pour 4 personnes. Mais à plus de 400€ et n’étant que deux (et ayant déjà payé d’autres billets), nous passons notre tour. Mais je vous avoue que je suis un peu déçu (surtout que ces box peuvent être adaptés pour 2) et je me demande s’il n’y a pas une préférence pour les Japonais (adresses IP ?) pour ce genre de places. Ne boudons pas notre plaisir, nous avons des places ! (Laurine : moi j’appelle ça la ségrégation à la japonaise...)

Il est 10h du matin, nous repérons nos sièges, nous avons plutôt une belle vue :) A côté de nous des non Japonais, quand on entend «excusez-moi, vous êtes français ?». Il s’agit d’un père et son fils (Olivier et Michel-Ange) qui ont décidé le veille de venir au tournoi. Ils ont eu une chance énorme en tombant sur un américain qui revendait ses places car son compagnon de voyage était tombé malade et a dû rentrer au pays. Nous passerons une bonne partie de la journée avec eux. Nous voilà ensuite partis pour faire le tour du merchandising (première tournée :p).

Jeunes annonceur et arbitre
Ensuite, place aux combats ! Mais d’abord quelques explications. Lors d’un tournoi de sumo, la journée se déroule ainsi : les lutteurs combattent de la plus basse division à la plus haute. Pour le moment ce sont les sandanme, amateurs de 4ème division. Autant dire que dans la salle il n’y a presque personne à part amis, famille et quelques amateurs du sport en lui-même. Ayant demandé à l’entrée si je pouvais prendre des places plus près tant qu’il n’y a personne, Laurine et moi descendons aux premiers rangs au bord du dohyo. J’en profite pour prendre des photos, mais surtout pour profiter des combats au plus près, de voir et d’entendre les impacts ! Même si nous sommes encore loin des «superstars», il y a déjà de la technique et des favoris (des futures stars ? tous sont passés par là, même les meilleurs !). Les lutteurs sont plutôt jeunes (entre 15 et 20 ans, la plupart qui n’ont pas dépassé ce niveau plus tard abandonnent), même les arbitres et annonceurs (qui chantent les noms des lutteurs qui vont s’affronter) sont jeunes.
Qui va toucher le sol en premier ?
Réunion des juges pour arbitrage vidéo (même en 4ème division)
Même si je suis plus grand, je ne m'y frotterais pas !
Deuxième tournée de shopping ! Nous achetons des photos officielles de nos lutteurs préférés (on est fan ou on ne l’est pas ?!?) et au moment de passer à la caisse, les personnes qui sont là, clairement des lutteurs ou anciens lutteurs (mais pas trop vieux :p), nous demandent d’où on vient. France ! Ce à quoi ils répondent «humm, soccer, M’Bappé». Laurine a de suite capté, moi je ne m’attendais vraiment pas à ça ! (Laurine : en même temps, ils ont prononcé ça à la japonaise «Mubapé»...) Ils apprécient le foot (ce sont de bons gars ;) ). Il s’agit de Sanoyama oyakata et Hidenoyama oyakata (entraîneurs). Après ils me montrent quelqu’un de la main et il me demande si je connais Takekaze... Quoi !?! Takekaze !!! Celui que Laurine et moi surnommons affectueusement «Papy» (parce qu’il était le plus vieux lutteur de 1ere division, à... 40ans). On échange quelques mots en anglais, en Japonais, je ne sais plus quelle langue je parle, comment je m’appelle XD Une photo avec lui et me voilà aux anges ! lol (Laurine : pour la petite histoire... je ne retiens pas les noms des lutteurs, donc je leur donne un sobriquet plus ou moins gentil : Nounours, Butsu, La fouine, Le Buffle, Sans téton, etc)

Place au repas ! Il y a du chankonabe, repas traditionnel des sumotori, qui est servi à partir de 13h. Mais il n’y en a que pour 400 personnes, et mon petit doigt me dit que si on se pointe à 13h c’est mort. Il est 12h30, Olivier et moi faisons la queue, il y a déjà une cinquantaine de personnes devant nous. Pour faire simple, le chankonabe est un bouillon avec des légumes, champignons, viande, patates, habituellement servi avec une quantité astronomique de riz. Ici pour 400 yens (environ 3,50€), on n’a pas le riz. Olivier nous offre le repas, pour nous remercier car il passe une super journée et apprécie la tonne d’explications que je lui ai déjà données (vous voyez comment je tartine, c’est rien à côté de tout ce que je lui ai dit XD)
Attention au premier rang !

On se rend bien compte de la force et l'impact
14h15, place aux Juryo, lutteurs de 2ème division et professionnels (à partir de ce grade ils touchent un salaire, sinon ils sont nourris, logés, blanchis en échange de leur implication dans le sport et la vie collective de l’écurie). Cela commence par le dohyo iri, littéralement l’entrée sur le ring. Les lutteurs sont présentés un à un. Nous tentons le coup de descendre aux premiers rangs, par encore pleins à ce moment, pour prendre des photos. (Laurine : il a déjà oublié que c’est avec Olivier qu’il est descendu, pas moi ! XD ) A l’annonce de certains noms le public s’enflamme, à l’annonce de certains noms je m’enflamme ! Une Japonaise à côté de moi me dit en anglais : «Tu connais Kyokutaisei ?» Je lui explique qu’il y a un film documentaire que j’ai vu qui parle de lui (pour ceux que ça intéresse : «Tu seras un sumo, mon fils»). Il n’en faut pas plus pour qu’elle m’invite à prendre la place d’un des ses amis par encore là, et que l’on discute en regardant une bonne partie des matchs. Elle me montre aussi à quel point elle fait partie du gratin, photo à l’appui (par exemple se retrouver dans les fêtes de promotion de certains lutteurs très connus).

Dohyo iri
15h40, place à la première division ! Cette fois-ci plus de copinage ou autre squat dans les allées pour prendre des photos : chacun à sa place ! La salle est pleine, c’est le moment que tout le monde attend. D’ailleurs certains ne viennent qu’à ce moment là. Je range mon appareil photo, on est trop loin et je veux profiter du moment à fond. Ce sont les lutteurs que nous voyons à la télé, on a nos chouchous, ceux qu’on aime pas, et surtout on connaît leur petites mimiques qui leur permettent de se différencier (et de se faire aimer). A chaque fois le public s’enflamme ! La première fois à Tokyo en 2014 je ne comprenais pas, maintenant on fait parti des initiés. C’est simplement génial ! Bien sûr, on a acheté de quoi soutenir nos favoris (serviettes avec le nom du lutteur écrit dessus), ce qui fait sourire certains Japonais de voir des étrangers avec ça. Il faut dire que la plupart des étrangers viennent au sumo parce que cela fait partie de la culture traditionnelle japonaise, mais sans rien y connaître.
Terustsuyoshi et son énorme lancé de sel (une des mimiques)

Salle comble pour la 1ère division
250 photos et pleins d’émotions plus tard, nous filons à la gare pour acheter nos billets de train pour Tokyo. Aïe aïe aïe ça pique! Nous en profitons pour manger une spécialité locale, les kishimen. Sorte de tagliatelles dans un bouillon style ramen, pas mauvais mais rien d’exceptionnel. Retour à l’hôtel pour se remettre de cette fantastique journée !

Photo bonus : on a eu la chance de voir Hakuho, certainement le plus grand sumotori de tous les temps (il a tous les records, sauf celui des victoires en combat consécutives qui est à 69, il a échoué à 63)


Dohyo iri des Yokozuna (grade suprême)

Jour 12 : la tête au dessus des nuages, des étoiles plein les yeux

Les aéroports sont de vrais centres commerciaux !
Cette fois-ci, on part de Sapporo pour de bon ! Belle découverte pour nous, on a vraiment beaucoup aimé la ville et la région. La ville pour son ambiance animée et tranquille à la fois ainsi que sa jeunesse ouverte et cool. La région pour le côté nature, ses paysages magnifiques et ses spécialités culinaires.

Le voyage en train étant long et compliqué, nous prenons un vol interne pour rejoindre la ville de Nagoya (entre Tokyo et Kyoto, pour vous aider à situer). A l’entrée dans l’avion, nous avons droit à des bonbons, parce que les fleurs sont périssables et que les bonbons, c’est bon ! Enfin... un aux herbes de provence (surprenant mais au final, pas mauvais du tout !) et un caramel à la menthe. 

On n'a encore jamais visité la côte ouest, je dis ça..
Le voyage ne dure qu’1h30 et nous offre une jolie vue sur la mer du Japon (côte ouest). Petit à petit, la mer du Japon se transforme en mer de nuages «cotonneux». Non loin de l’arrivée, l’hôtesse nous indique que dans quelques minutes, on devrait apercevoir le Mont Fuji. Damien se tient prêt avec son appareil photo, nous avons l’oeil tous les deux. Hors de question de le louper ! Les nuages se font de plus en plus massifs et nous doutons de pouvoir le voir. Ce que nous confirme l’hôtesse quelques instants plus tard, en s’excusant de la présence de tant de nuages (Ah ! On savait que c’était de sa faute ! Vilaine fille !).

A Nagoya, on récupère les tickets de bus pour rejoindre l’hôtel et on se laisse tenter par un subway juste à côté. Les goûts sont différents de ceux qu’on a chez nous et le personnel nous conseille les sauces qui s’accordent le mieux avec ce que nous avons choisi. On les a écoutés et on ne regrette pas ! 
A défaut du mont Fuji
Pour ne pas galérer comme hier avec le bus et le louper de peu, nous prévoyons large... Il nous aura fallu moins de 2min pour rejoindre l’arrêt. Murphy ? Es-tu là ? L’avantage du bus est qu’on voit bien les paysages, on retrouve le Japon que l’on connaît. Quoi que, cette ville semble beaucoup plus industrielle que celles que nous avons déjà visitées.
Quelle vue XD

L’hôtel est à 10min à pied du quartier animé. Ce qui est plutôt pratique. Notre chambre est à nouveau au 10ème étage. Les rideaux opaques sont fermés, nous sommes curieux de voir la vue, qui est... Comment dire ? ... Ca change de Sapporo ! Nous avons vu sur un mur à 1m de notre fenêtre. Autant dire que ça ne sert à rien d’ouvrir les rideaux !

On dépose les valises, on s’installe un peu mais comme il est tôt (15h), on décide de faire du repérage pour la journée au tournoi de sumo le lendemain et pour visiter le château de Nagoya. Les 2 sont côté à côté :) C’est à peine à 10min à pied de l’hôtel, il est vraiment bien placé !

Damien demande, à une dame qui fait la circulation devant l’aréna où se passe le tournoi, si cela vaut la peine d’attendre la sortie des lutteurs. Elle parle quelques mots de français (bonjour, comment ça va ? merci) puis nous explique en japonais / un peu d’anglais que ça ne vaut pas le coup, qu’il vaut mieux venir voir l’hanamichi : arrivée des sumotori de 1ère et 2ème division sur le lieu du tournoi. Là, il est trop tard, ça sera pour un autre jour !

Les bannières annonçant les écuries et lutteurs présents

Architecture de style "château"
Nous nous dirigeons ensuite vers le château (de l’autre côté de la route :p ) et payons l’entrée pour visiter les jardins (il est 17h, les jardins ferment dans 1h, pas le temps de visiter l’intérieur du château). Il ressemble un peu à celui d’Osaka. Il y a d’énormes douves, comme pour le palais impérial de Tokyo, mais sans eau. Il y a même une biche qui s’y balade tranquillement. Les jardins sont plutôt jolis mais il y a énormément de moustiques (hargneux et affamés...). Pendant que Damien prend des photos, je me pose sur un banc, rageant après moi-même d’avoir laissé l’anti-moustique bien au chaud à l’hôtel. Un corbeau intrigué tient en son bec un fromage... ah oups, c’est pas la bonne histoire. Le corbeau, intrigué, se rapproche de moi et me tient compagnie. Il est tellement mignon et rigolo que je lui donne un surnom «kara-chan» (mon petit corbeau en japonais). 15 min avant la fermeture du parc, les hauts parleurs diffusent subtilement une version instrumentale de «ce n’est qu’un au revoir» afin de faire comprendre aux visiteurs qu’il est l’heure de s’en aller.
Kara-chan le petit curieux
Elle profite, accès interdit aux humains !

Tous ne sont pas lotis à la même enseigne
Il est 18h, la journée de tournoi vient de se terminer, malgré les conseils donnés précédemment, on ne résiste pas à l’envie d’apercevoir les lutteurs que nous voyons habituellement à la télévision. On se joint aux personnes le long du parking, qui ont les mêmes espoirs que nous. Certains lutteurs font un signe lorsque quelqu’un dit leur nom, d’autres ignorent les fans. La plupart des voitures ont des vitres teintées. A un moment, une voiture ralentit devant les fans, la vitre s’ouvre et il s’agit du yokozuna (grade le plus élevé) Kakuryu (surnommé Le Blob par mes soins :p ) qui salue les fans. Je l’aime pas spécialement, mais aujourd’hui, il remonte vraiment dans mon estime :) Surtout en sachant que des lutteurs bien moins classés ignorent royalement le public.

Certains lutteurs, principalement ceux «en bas de l’échelle» mais aussi quelques lutteurs de 1ère division, rentrent à pied ou en métro, mélangés à la foule. Ils semblent accessibles, pourtant personne ne vient leur demander un autographe ou une photo. Il y a un vrai respect :) 

KISENOSATO (le gros monsieur en blanc)
 Le parking se vide, le public s’en va, et là... à ce moment précis où on allait tourner les talons... je vois... au loin... un ancien Yokozuna qu’on appréciait énormément : Kisenosato. «Chéri !!! C’est Kisenosato ! Kisenosato ! KISENOSATO !! Prends une photo !!! Viiiiiite !!». Moi ? Fan girl ? Vous avez pas encore vu Damien :p C’était inespéré de le voir à ce moment-là, en sachant qu’il a arrêté les tournois il y a un peu plus d’un an. C’est une vraie star ici car c’est le premier Yokozuna de nationalité japonaise depuis le début des années 2000. (les mongols raflent toutes les places ! :p )
Sakae, le quartier animé
Après toutes ces émotions, nous nous baladons un peu à Sakae de nuit. (en même temps, il fait nuit à 19h XD) Comme c’est un quartier animé, il y a pas mal de vie et de lumières. On en profite pour goûter une des spécialités de Nagoya : Miso Katsu, du porc pané avec une sauce au miso rouge. Un régal ! Qu’est-ce qu’on mange bien dans ce pays :)


Tour de la télé à Nagoya et Central Park (fermés pour travaux :( )
 Photo bonus : parce que parfois on est HS (qui a dit "tout le temps" ?)

Rien à voir avec ce que l'on raconte, mais elle est jolie ;)

jeudi 11 juillet 2019

Jour 11 : Immersion dans l’Histoire d’Hokkaido

Il y a vraiment des distributeurs partout !
Aujourd’hui est un jour critique ! Nous avons calculé ce que nus devons laver comme vêtements pour finir le voyage. Le sac est prêt et la laverie repérée depuis la veille dans les locaux d’un capsule hotel, sur les conseils du personnel de notre hotel (beaucoup moins cher que leur service de laverie, ils ont un sens du commerce inversement proportionnel à leur sens du service !). On arrive à l’établissement après un petit déjeuner copieux. Chose curieuse, les Japonais ne mangent vraiment pas sucré le matin, les viennoiseries ont peu de succès. On enlève nos chaussures à l’entrée, on récupère gratuitement de la lessive à l’accueil et on rejoint la pièce. Quelques indications en anglais nous aident à lancer la machine. 30 minutes de lavage pour 300 yens (environ 2,50€). C’est rigolo comme expérience, on se sent un peu plus Japonais, surtout un peu plus débrouillards :D

 

Attention, ça pique !
Après avoir déposé le linge dans notre chambre, on file au jardin botanique. Damien n’était pas plus emballé que ça, mais j’aime les plantes donc il accepte de venir avec parce qu’il est fantastique XD (ce n’est plus Laurine qui écrit :p). Je m’attendais à un petit bâtiment mais en réalité le jardin est très grand et regroupe beaucoup de choses. Des plantes tropicales, des cactus, des plantes carnivores, une roseraie, des plantes plus communes de la région, des plantes alpines, etc... Un effort a été fait dans l’arrangement des plantes pour créer des paysages.

Aménagement des plantes

Tenue traditionnelle ainoue
Dans l’enceinte du jardin il y a même plusieurs musées (ou plutôt des expositions). Nous en avons sélectionné 2 :
- un musée regroupant de animaux empaillés de la région (oiseaux, tortues, petits et gros mammifères). Je n’aime pas savoir que ce ne sont pas des peluches, qu’ils étaient vivants avant d’être empaillés et mis sous vitrine, même si je dois reconnaître que tout ceci est super intéressant et enrichissant (je ne savais pas que les hermines étaient si petites :o )
- un musée présentant quelques outils de pêche et de chasse, des habits, des ustensiles, des bijoux de la culture aïnoue. Ce peuple me fait beaucoup penser aux Esquimaux et ce petit aperçu de leur culture me donne envie d’en savoir plus. Je ne m’attendais pas à autant de richesse dans les détails (broderies sur les vêtements, gravures sur les outils, etc...).

Nous sortons du jardin 2 heures plus tard et encore, nous n’avons pas tout fait, mais un autre «musée» nous attend. Le timing ne nous permet pas d’y passer plus de temps malheureusement. Quoi qu’il en soit, je le recommande vivement à tous ceux qui aiment les plantes (surtout pour moins de 4€ par personne). Nous nous dirigeons ensuite vers le village historique d’Hokkaido, à l’autre bout de la ville. Sur le chemin on s’arrête dans un restaurant Ootoya où on se régale d’une salade avec des karaage (enfin des légumes !!!). Et après... ce fut un peu laborieux de trouver le bon arrêt de bus. Au final on loupe le bus à quelques minutes près. Le prochain (et le dernier) est dans 30 minutes. Ca risque de faire un peu limite pour le village mais tant pis on tente quand même.
Plante carnivore ? cactus ? ou monstre ?

L'entrée du village
Le bus nous lâche pile devant l’entrée du village qui est une réplique de l’ancienne gare de Sapporo. Le bâtiment fait penser à certaines maisons américaines. Curieux ! La demoiselle de l’accueil nous donne le plan du village accompagné d’une traduction... en Français ! Ca, ça va vraiment être pratique. On entre dans le village en traversant ce bâtiment à l’allure américaine, les yeux un peu rivés sur les explications françaises. On s’attendait tous les deux à une reproduction d’un village Aïnou... Ah non, pas du tout du tout ! Il s’agit de bâtiments datant de la fin du 19ème, période de colonisation japonaise en Hokkaido. Ils ne mentionnent même pas une seule fois les Aïnous ! (ils ont bien colonisé quelque chose, non ?!?)

Reproduction d'une quincaillerie
Un peu déçus de prime abord, on se concentre quand même sur ce que nous avons sous les yeux. Un village entier a été reproduit en 4 parties : la ville, la ferme, la montagne et le village de pêcheurs. Certains bâtiments ne sont pas des répliques mais les vrais d’époque, démontés et remontés dans le village. Ils datent de 1870 à 1930 environ. Certains peuvent également être visités (la plupart à vrai dire) et possèdent des répliques d’ustensiles, de produits ou même de vrais outils d’époque ! (Un peu comme l’Ecomusée).

Restaurant-bar et relais
Le travail effectué sur ce village est bluffant et nous immerge complètement dans les différents corps de métier et leur histoire. On en apprend plus sur la colonisation. Le village est vraiment très intéressant sur beaucoup de points. La différence entre les bâtiments, selon les époques et les inspirations de l’architecte (souvent sa région d’origine), est remarquable. On n’aurait pas rechigné sur une heure de rab. Avec tout ça, on comprend mieux aussi pourquoi Hokkaido semble plus récent et parfois aussi moins «japonais». Après tout, la région s’est construite il y a moins de 150 ans, avec parfois une inspiration américaine.
Ferme à l'américaine

E.T.... téléphone.... curry
On retourne en bus et métro jusqu’à Sapporo. Pour notre dernier soir, on voulait tester une spécialité culinaire (encore une !!!) : la soupe au curry japonais. On regarde sur internet quels sont les bons resto de soupe curry à Sapporo. Il y en a 2 du top 5 dans le coin, mais nous décidons d’aller à celui à 2 rues de l’hôtel que nous avons repéré la veille (il y avait un E.T. taille réelle devant la porte, trop kitsch :D ). On entre... il n’y a pas de client. On s’installe à une table dans ce restaurant où passe de la musique jazzy et française, genre années 70.

Nos plats arrivent... littéralement, une soupe au curry avec de gros morceaux de légumes (patate douce, aubergine, carottes). Damien a choisi une base légèrement épicée, moi la version classique. Surprenant (mais terriblement délicieux), dans ma soupe, il y a des herbes de Provence ! Le plat est bien différent des curry japonais classiques. Personnellement je préfère, et de loin, la soupe au curry.
Ne pas se fier à la présentation
Personne d’autre n’est rentré dans le restaurant. C’est dommage, car même s’il ne paie pas de mine, il est vraiment délicieux. Seule la timidité excessive, et presque impolie, de la serveuse nous met un peu mal à l’aise. Allez zou, retour à l’hôtel pour préparer les valises, Sapporo va vraiment nous manquer !

Photo bonus :

Plus besoin de s'embêter à chercher des trèfles à 4 feuilles !

mercredi 10 juillet 2019

Jour 10 : comme si on y habitait !!!

Je vous le confirme, 1m20 c’est petit pour un lit ! On file au petit déjeuner et là, on se retrouve avec un choix de ouf ! Bien mieux qu’à Asahikawa, peut-être pas autant qu’à Sounkyo, mais franchement cet hôtel a de quoi se défendre. Petit coup de coeur pour la «boisson détox» à base d’agrumes.

Comme il fait beau, on voulait faire le village historique Ainu. Fermé le lundi... Pas grave ! Plan B : il y a un jardin botanique à côté du parc Odori. Fermé le lundi... On se croirait un jour férié... Plan C : On les fera demain et aujourd’hui, on commence par se balader dans le quartier.

Le marché aux poissons
Tout proche, il y a le marché aux poissons. C’est une grande allée remplie de magasins de... poissons et fruits de mer. C’est très typique, donc sympa à voir, mais nous ne considérons pas ça comme une attraction touristique. En voyant le prix du crabe, de l’oursin ou encore des noix de saint-jacques séchées, on comprend pourquoi c’est hors de prix dans les restaurants ! Il n’est que 10h du matin et le petit-déjeuner n’est pas si loin donc même si ça aurait été l’occasion de goûter, mon estomac se comprime pour me faire comprendre que NON, pas de fruits de mer de si bon matin. Je ne sais pas si ces magasins sont destinés au particulier uniquement ou si les restaurateurs viennent aussi se fournir dans le coin.


 



Il est frais mon poisson !
Le parc Nakajima
Que calor ! On se dirige péniblement vers le parc Nakajima au sud de la ville. Une fois encore, un parc avec un étang où se baignent des canards, des coins d’herbe entourés d’arbres qui font de l’ombre (fort agréable), et des corbeaux qui croassent. En parlant des corbeaux, il y a beaucoup de panneau indiquant de faire attention, notamment à cause de leur comportement menaçant ou alors ils peuvent lâcher des pierres sur les passants !?! Quelle racaille !

Photo conceptuelle du temple ;)
On se repose avant de continuer un peu plus loin. On passe par un temple, on fait le tour vite fait, il n’a rien de particulier par rapport à ceux qu’on peut voir à Kyoto ou Tokyo, mais c’est assez rare ici en Hokkaido. Plus loin, un pont intrigue Damien, il veut voir la vue d’en haut :) Je suis un peu découragée par les escaliers qui mènent à une plateforme encore plus haut, donc je l’attends en bas bien sagement. En redescendant, Damien s’exclame «Hey ! On peut tremper nos pieds dans la rivière en bas, ça te tente ?». Ouuuaaaaiiis ! Il fait tellement chaud, ça doit faire du bien. Nous voilà au bord de la rivière, pieds nus. J’avoue, l’eau était glaciale pour moi, je n’ai réussi qu’à tremper le bout du gros orteil.
Ce que je n'ai pas vu d'aussi haut !
Trempette les petons
Il est 14h, on retourne en métro dans le quartier de Susukino. Vue l’heure, nous avons 2 choix : des ramen (pas moyen de manger un bouillon chaud...) ou un burger. On choisit cette dernière option en privilégiant toutefois une chaine de fast-food bien japonaise : Mos Burger. Je suis toujours étonnée de voir qu’ils ne servent pas de sauce avec les frites.

On se balade encore un peu dans le quartier et on fait un peu de shopping dans ces magasins immenses, pleins de figurines et autres produits dérivés. La chaleur est vraiment assommante,  donc nous décidons de retourner à l’hôtel pour se reposer. On tombe pile au moment de la diffusion du tournoi de Sumo qui a lieu en ce moment même à Nagoya. Au final on n’a pas vu beaucoup de matchs, on s’est endormi au frais avec l’air conditionné. La seule chose qu’on peut dire, c’est que le public est chaud patate et qu’il a l’air de faire horriblement chaud. Ca promet ! (Damien : quand on connait les termes techniques d’un sport, on a l’impression de comprendre les commentateurs, même quand on dort XD)

La mascotte de Tanukikojidori :)
Nos estomacs se réveillent, celui de Damien réclame des Takoyaki (beignets de poulpe). On se dirige alors dans la galerie commerciale Tanukikojidori, il a déjà repéré le restaurant qui lui fait de l’œil ;) Avant d’y aller on se balade du côté de la galerie que l’on n’a pas encore fait (si si c’est possible, même si on traîne ici tous les jours ;) ). Quand on arrive dans la dernière allée, il y a un changement d’ambiance assez incroyable, la galerie a pris 20ans et les magasins aussi ! Mis à part ce look old school, c’est un coin plutôt branché avec des bars et restaurants tenus par des jeunes.

Une fois au restaurant, on se retrouve au comptoir, a côté de jeunes Japonais branchés, avec notre barquette de boulettes de poulpe et une pinte de highball (Whisky, eau gazeuse et glace). On a commandé la taille médium, on ne s’attendait pas à un verre de cette taille là ! On a la chance d’être pile devant les plaques de cuisson. On observe alors comment ils font ces boulettes que Damien adore. Ca ne semble pas si facile ! (Damien : un des employés était en train de préparer une nouvelle fournée, les retourne un peu trop tôt, et galère un peu. A ce moment, on se regarde en rigolant. Je lui dis que ça semble difficile, ce qu’il me confirme entre amusement et confusion. Il me dit qu’à Osaka, ils les retournent très vite en un seul coup de main.)
Tout un art ^^
Avant de rentrer, on passe devant un Taito Station, salle de jeux vidéo sur borne d’arcade et de UFO catcher (machines à pince pour attraper des peluches). Ces salles sont ultra bruyantes. On fait quelques parties de jeu de rythme (vu le bruit environnant on n’entend pas bien) en remarquant qu’on est plus du tout dans le coup en matière de dessin animé japonais. Damien est surpris (et déçu) de ne voir que très peu de bornes de jeux de combat, et encore celles présentes sont des bornes multi-jeux. Il ne pourra pas tester le dernier jeu qui vient de sortir :(

Au final, cette journée fut un peu comme si on habitait là ;)
A gauche...

... à droite