mardi 30 septembre 2025

Jour 10 : calme et oppression

Yasaka Jinja
Journée plus traditionnelle à l’horizon. On décide d’aller voir Gion, le quartier emblématique de Kyoto, ainsi que le temple Ryozen qui abrite une déesse Kannon (enfin sa statue, pas la vraie déesse). J’avais aperçu de loin, il y a quelques années, cette statue qui m’a toujours intrigué mais je n’ai jamais eu l’occasion de m’en approcher.

Gion et son temple emblématique : le Yasaka Jinja. Nous avons vraiment de la chance avec le temps, beau soleil, ciel bleu légèrement nuageux. De quoi rendre nos photos sympas !

Calme...
Ah, enfin, le Ryozen ji, le tant attendu, tant désiré ! On marche à travers le quartier, il y a déjà du monde, beaucoup de monde, beaucoup de touristes… Qu’à cela ne tienne, nous ne nous décourageons pas ! Arrivés enfin devant la statue, on s’acquitte du prix ridicule de l’entrée et déjà, rien que voir la statue dépasser de l’enceinte, la montagne et la forêt derrière elle, me fait trépigner. Et puis… enfin… elle est là, majestueuse sur son assise. Elle dégage un mélange de paix et de puissance à la fois. C’est vraiment très impressionnant et émouvant. Je ne crois pas me tromper en disant que c’est mon lieu préféré de Kyoto. Ce que j’ai bien aimé c’est qu’ils nous ont donné de l’encens à planter devant la statue 😊
.... Puissance

Monument Sakamoto

On profite encore un peu puis on se dirige vers la tombe de M. Sakamoto Ryoma (toujours lui !). Les filles ont laissé les garçons monter dans le cimetière. L’entrée était payante et ça nous motivait moins. J’ai l’impression que les japonais font payer plus de choses qu’avant. Le prix est dérisoire, quelques euros seulement. Ici, c’est calme ! Peu de touristes, c’est très agréable. Ce lieu est chargé d’histoire et Damien ramène une photo avec un point de vue magnifique sur Kyoto.

Quelle vue !

Allez, il est l’heure de manger ! Au début du quartier de Gion, nous tombons sur un restaurant de soba (nouilles de sarrasin) très bon et qui a un marketing bien ficelé. Sur chaque plateau repas se trouve un petit gâteau, un échantillon des biscuits vendus dans la confiserie attenante. Bien évidemment, leurs techniques fonctionnent très bien puisque nous achetons quelques gâteaux !

Noir de monde, je vous dis
Repas terminé, nous continuons la balade dans le quartier… noir de monde. L’ambiance est complètement dénaturée par les touristes et pas que par leur nombre. Ils portent fièrement des kimonos, sans savoir les porter. Imaginez donc une scène plus parlante pour nous : porter un costume 3 pièces et se curer le nez devant tout le monde. Ca faisait à peu près le même effet. Ils jouent à qui aura la meilleure photo instagrammable sans même regarder le monde et la beauté qui les entourent. Il faut faire le buzz ! Il faut dire « moi aussi, j’y étais ! ». Pardon pour la rudesse de mes mots : déplorables.

Réconfortant
On tente de faire un peu de shopping dans le quartier, on mange un curry avant de repartir, agacés et déçus. Heureusement qu’en chemin, nous prenons un petit moment pour écouter un performeur de rue faire du beat box, il était tout bonnement impressionnant dans ses techniques.

Finissons cette journée sur une note plus rigolote. Damien a géré notre trajet retour. Enfin géré… il nous a offert un beau loupé qu’il me faut conter. « Il faut prendre le bus à cette station ! » nous dit-il sûr de lui. Emplis de doutes, nous lui redemandons confirmation. « T’es sûr ? Dans ce sens-là ? ». Sa réponse fut couverte d’autant de confiance qu’avant. Soit, nous le suivons… Et bien sûr, nous sommes partis dans le mauvais sens. On se disait bien qu’on ne reconnaissait rien… On sort du bus après quelques stations, on cherche le bus qui va dans le bon sens, non sans se moquer de Damien. Cette histoire va ressortir durant le reste du voyage, c’est certain 😉

Beat Box nocturne

 

lundi 29 septembre 2025

Jour 9 : 20 000 lieux sous les mers

Aujourd’hui, c’est journée cool. Parce qu’on en aura fait des kilomètres à pieds ces derniers jours. On aurait aimé dormir un peu plus tard mais… c’était sans compter Maître Corbeau qui, au Japon, ne porte pas de fromage dans son bec mais croasse à la mort sous la fenêtre. Satané corvidé !

On fait quand même une matinée tranquille dans la maison avant de rejoindre Osaka et particulièrement son quartier Denden Town, connu pour ses magasins électroniques, pop culture… Bref, un plaisir pour les geeks que nous sommes.

Quelques achats plus tard, nous nous arrêtons dans un « café Veloce », une chaîne japonaise de café, un peu comme un Starbucks local. Ils m’avaient manqué ! Rien de fou, des cafés froids ou chauds, des thés froids ou chauds, quelques pâtisseries. Ca me rappelle surtout nos anciens voyages.

Le parvis de l'aquarium

Et maintenant, l’aquarium d’Osaka, le Kaiyukan. Il est réputé pour être très grand, c’est pourquoi on a privilégié celui-là à celui de Kyoto. Le parvis est super joli ! Les japonais ont un système que je trouve pas mal c’est qu’ils font rentrer les gens par « heure ». Par exemple, nous avons pris des billets pour 17h30 et nous ne pouvions pas rentrer avant cet horaire. Ca permet de mieux gérer le flux. Et pour une fois, il y a un audio guide en français !

Bon… Je vais être honnête. C’est clairement pas le plus bel aquarium que j’ai vu et pourtant j’en ai pas fait beaucoup. Certes, il y a des requins baleines, des loutres adorables, plein de poissons en tout genre, des pingouins, des méduses mais les espaces semblent assez petits pour les animaux et nous nous demandons s’ils sont réellement heureux ou pas. 

L'enclos des pingouins

Le bassin principal

L’aquarium a un côté sympa quand même avec un bassin principal ENORME qui descend sur plusieurs étages, on tourne en spirale tout autour et ça permet d’admirer les poissons (et la star : le requin baleine) de diverses hauteurs. C’est dommage que les photos ne rendent pas bien mais je vais quand même tenter de vous montrer ce que ça donne.

On se posait la question avec Céline de l’épaisseur du verre qu’il faut pour retenir ces milliers de litres d’eau. Et bien ils y ont répondu ! Dans une des allées, il y avait un gros cube de verre qui représente la fameuse épaisseur… Ah ouais quand même !

30/40cm minimum !

Est-ce un poisson ou un vers de terre ? 

A la fin de la visite, une salle est dédiée aux « animaux mignons ». Ici, point de bassin explicatif mais des aménagements faits pour que ce soit joli et attractif pour les enfants (ça fonctionne aussi avec les grands 😉). On en prend un peu plus plein les yeux je trouve. J’ai eu un coup de cœur pour les petits poissons qui sortent du sable.

Décors sympas pour les selfies !

Okonomiyakiiii

Au final, on a fait la fermeture de l’aquarium (20h). En sortant, il fait nuit et les éclairages du parvis sont vraiment très chouettes. On voulait manger dans le coin parce qu’il nous reste encore 1h30 de trajets pour rentrer sur Kyoto. Il y avait un centre commercial juste en face encore ouvert pour les restaurants… jusqu’à 21h ! Dépêchons-nous ! Le centre est totalement mort, certains restaurants fermés mais nous nous faisons accoster par le patron d’un resto d’okonomiyaki (spécialité d’Osaka) et chijimi (ça ressemble à l’okonomiyaki mais sans œuf et sans chou). Miam !

  

Bonus : Port d'Osaka by night

dimanche 28 septembre 2025

Jour 8 : Entre calme et gourmandises

Et c’est parti pour la 2ème journée ! Nous avons déjà fait beaucoup de temples lors de nos précédents voyages, mais je vous assure, qu’ici à Kyoto, il nous en reste vraiment une ribambelle ! Aujourd’hui, nous allons partir dans le sud-est de la ville pour visiter le Daigo-ji, un des plus vieux temples de Kyoto. La pagode a été construite en 951 ! Vous vous rendez compte ? Elle a plus de 1000 ans !

Une fois sur place, on nous explique que tout est payant. C’est pas très courant que même les allées et les bâtiments principaux soient payants. On se laisse quand même tenter par le gros package comprenant le jardin, le « musée » de vieilles statues et les bâtiments principaux (on ne s’est vraiment pas ruiné, c’était même pas 10€ par personne).

Portes décorées

On nous conseille de commencer par les jardins. On ôte nos chaussures et on entame la visite par un bâtiment traditionnel avec tatami et portes coulissantes embellies par des peintures plus impressionnantes les unes que les autres. Les plus vieilles dateraient de 1680 à 1750. Rien que ça, ça valait le coup !

On continue de pièces en pièces imaginant la vie féodale japonaise, jusqu’à arriver face au jardin intérieur. WHOUAHOUUHHH ! La claque ! Visuellement magnifique et l’ambiance qui se dégageait était tellement apaisante. Pas de visiteurs ou très peu en dehors de notre groupe. Le personnel nous accueille en nous racontant les histoires cachées de ce jardin.

Kame à gauche, Tsuru à droite

Les deux « îles » au milieu de l’étang représentent Tsuru to Kame, la grue et la tortue. Les animaux ont été choisis pour leur longévité (10 000 ans pour la tortue et 1000 ans pour la grue). D’après le monsieur qui nous a donné les explications, ce jardin serait le 3ème plus beau jardin de Kyoto, après le Kinkakuji (pavillon d’or) et le Ginkakuji (pavillon d’argent). Je dois avouer, c’est celui-ci que je préfère 😊

On continue la visite dans un autre bâtiment (avec nos chaussures aux pieds cette fois-ci !) où sont exposées une 10aine de statue de divinités bouddhiques allant du 10ème au 13ème siècle. C’est impressionnant de voir ces statues de bois tenir aussi longtemps et en aussi bon état. Les photos n’étaient pas autorisées, c’est dommage mais nous comprenons parfaitement la décision. J’aurai adoré avoir un guide pour nous en dire un peu plus sur ces antiquités.

La pagode millénaire

Dernière étape, les jardins extérieurs et les bâtiments principaux. Nous avons même le droit de rentrer dans un des bâtiments où se déroulait une cérémonie. Comme tout temple qui se respecte, ils vendent quelques produits et on en profite pour acheter quelques cartes avec les fameuses statues. Le temple est très beau, calme, mais on sent déjà les touristes devenir plus nombreux. Fuyons !

Il est temps de se diriger vers Osaka pour y passer l’après midi et rejoindre Kahori pour un repas typiquement japonais. Kahori est une amie d’Antoine qu’il a rencontré quelques années plutôt et avec qui il a gardé contact. Nous l’avions accueillie pour le marché de Noel de Strasbourg il y a quelques années. On grignote rapidement à la gare de Kyoto où se déroulait une sorte de concours musical et artistique. Toute l’après-midi se succédaient des groupes de musiques, des orchestres, des danseurs, des pompom-girls. C’était très sympa, même si nous n’avons vu que ceux qui passaient pendant notre pause déjeuner.

 

Spectacle de midi

Sukiyaki :)

Un peu de shopping à Osaka-Umeda en attendant l’heure de déjeuner. Je vous rappelle, les japonais mangent tôt, très tôt. Repas du soir à 17h, c’est un concept mais à Rome fait comme les romains ! Kahori nous a emmenés dans un restaurant de Shabu-shabu et Sukiyaki : viandes coupées finement puis cuites dans un bouillon plus ou moins sucré. Cela fait partie des restaurants « chers » du Japon où il est préférable d’être accompagné d’un japonais pour réserver le restaurant et pour nous expliquer comment ça marche. Le restaurant est assez chic avec vue sur le quartier d’Umeda by night.

Un peu d’explication sur comment manger un Sukiyaki (que nous avons privilégié au Shabu-shabu car plus sucré et plus doux). On fait donc cuir les morceaux de viande dans un bouillon, on y ajoute quelques légumes, puis une fois cuit, on trempe le morceau de viande dans un œuf cru battu et on enfourne le tout dans notre bouche. L’œuf cuit légèrement au contact de la viande cuite. C’est vraiment un délice ! On a pu goûter du bœuf de Kobe !

La fine équipe

Le taux de change est tellement avantageux pour nous que le restaurant était donné. Entrée, plat dessert et boisson pour environ 40€ par personne. Gros coup de cœur pour Kahori qui est tellement adorable. Elle nous a offert des cadeaux (gourmandises). C’était vraiment une soirée inoubliable de pouvoir échanger avec une japonaise, en anglais dans un contexte comme celui-ci. 


En bonus : la tour de Kyoto



 

vendredi 26 septembre 2025

Jour 7 : des insectes et des humains

Premier matin à Kyoto. Les petits déj de l’hôtel me manquent ! C’est fou comme je parle tout le temps de bouffe sur ce blog… Après un petit point rapide sur la météo des prochains jours et nous voilà à gambader dans le quartier pour rejoindre le Heian-jingu et sa fabuleuse énorme Tori (porte). Je n’ai pas le souvenir de l’avoir fait lors de nos précédents voyages. Oui, oui, il nous reste encore des choses à visiter à Kyoto !

Marché aux puces

On arrive devant le temple et on tombe sur un marché aux puces sur le parvis. Il est presque 10h et les stands s’installent tout juste. Très différent de chez nous où les stands sont déjà sur place à partir de 5h ! C’est marrant parce que ça ressemble vraiment à l’ambiance « vide grenier » de chez nous, les produits sont assez similaires (vaisselles, jouets, habits), seul le style diffère. On s’attarde quelques instants devant un entrainement de baseball sous les explications de Damien qui connaît au moins les règles de base.

Heian-jingu. Effectivement, nous ne l’avions jamais fait. J’aime bien ces temples aux couleurs rouge/orange. Ce n’est pas si courant que ça. Il y a beaucoup de touristes, ça casse un peu l’ambiance. 

  
Heian-jingu
La fameuse Tori

Je vous avais dit que les photos étaient embellies !

 On décide de faire le jardin (payant). Au début, une allée avec des arbres, des fleurs, des couleurs d’automne qui arrivent timidement et … des moustiques. Beaucoup de moustiques. Damien a failli abandonner la bataille tellement il se faisait bouffer. Mais au final, nous avons atteint le point d’orgue du jardin : un pont couvert traversant son plus grand étang, un bâtiment un peu plus loin en arrière plan. Le ciel se reflétait sur l’étang. Le spectacle était vraiment magnifique. Chaleur assommante mais photos embellies 😉 Le jardin vaut vraiment le coup.

En sortant, nous n’avons pas résisté à l’appel des Takoyaki (beignet de poulpe) vendus par un stand à la sortie du temple. A peine le « repas » terminé, on s’est fait emmerder par un hyménoptère géant, une sorte de très très grosse guêpe orange et noire. Après vérification (merci la carte SIM 5G !), il s’est avéré que cet insecte hors norme était un frelon japonais. Les frelons asiatiques que nous observons chez nous sont ridicules à côté. On a pas fait les fiers, on s’est sauvé !

Takoyakiiiiiii

La simplicité du Tôji-ji

Ballade pour rejoindre la gare où nous nous sommes mis à l’heure japonaise : goûter à base de café froid, glaces et tarte à la châtaigne. L’automne est un vrai régal pour moi, il y a de la châtaigne partout ! Par contre, aucune saveur « pumpkin spice » (citrouille aux épices).

Après cette pause bien méritée, nous laissons Antoine pour rejoindre un temple non loin de la gare : le Tôji-ji. C’est marrant parce que les lotus ici sont moins avancés qu’à Shikoku. On voit la légère différence de climat entre les 2 îles. Le temple est sympa, plutôt simple et loin de la foule, c’est très agréable ! Je ne le conseillerai pas comme un indispensable mais si un jour vous êtes dans le coin, faites un petit crochet !

Cheers

Pour le repas du soir, on voulait manger sur les terrasses de « Pontocho Alley », une allée de restaurants avec vue sur le fleuve Kamogawa. Ca promettait d’être inoubliable ! Comme les japonais mangent tôt (17/18h), on se décide à bouger pour y être vers 18h. Après quelques galères de bus et un monde de folie, on y arrive enfin, 30min après le timing prévu. Des touristes… partout… beaucoup d’européens. Le monde rend le moment assez imbuvable. Les restaurants sont tous plus chers les uns que les autres. On a déjà prévu un restaurant de Shabu-shabu le lendemain donc on préfère rester soft pour ce soir.

On se retrouve dans un restaurant, sans la vue attendue, avec des gyoza, des cocktails dans une pièce fermée par un rideau. C’est très agréable de se retrouver comme ça, juste entre nous, au calme.

Les lanternes empactées

Damien et moi sommes assez déçus de cette ville par rapport au Kyoto d’il y a 10ans. Un monde horrible, on se marche dessus, on se fait bousculer, on entend parler français tout le temps (entre autres langues). Nous ne venons pas au Japon pour ça  On constate même que les lanternes en papier sont enveloppées de plastiques et on se demande si ce n’est pas lié à la dégradation par les touristes… C’est quand même pas compliqué de respecter le sol sur lequel on marche, si ? Les touristes en surnombre ont bousillé la ville. Après Shikoku, le contraste est violent. Pas sûrs de vouloir revenir ici dans un prochain voyage.

Un petit mot avant de repartir

 Bien le bonjour à tous,


Les journées sont longues et le rythme est dur à tenir. Les prochains posts arrivent dès que possible ! 


Nous enchaînons actuellement 2 jours à l'Expo Universelle d'Osaka et risquons des retours très tardifs à Kyoto. 


Vendredi au plus tard, vous aurez la suite de notre périple 😉


Des bisous à tous et à très bientôt 

jeudi 25 septembre 2025

Jour 6 : Au revoir Shikoku. A bientôt ?

Vue de l'hôtel
Dernier jour à Kôchi, dernier jour sur l’île de Shikoku. Le temps est vraiment magnifique, ciel bleu, grand soleil et… chaleur à crever. Il y a un temple à 30min de l’hôtel, accessible avec un bus touristique. On laisse les valises à l’hôtel (service gratuit !) et on va choper des tickets de bus à 900yen pour la journée. Avec le plan, on constate qu’on aurait pu en prendre depuis le début pour se déplacer à Kôchi… oupsi !

Trajet dans un petit bus, le long d’une montagne, sur une route à sens unique (enfin, on espère, vu la largeur de la route !) et nous voilà arrivé sur un site perdu au milieu de la forêt, le Chikurin-ji, le temple n° 31 sur les 88 du pèlerinage de Shikoku. Qui dit forêt, chaleur et humidité dit… moustiques. Ca faisait longtemps… Mais revenons au temple. Simple, beau, propre, calme, avec une très belle pagode à 5 étages.

Chikurin-ji
Tristement mignon
Tout semble ici tellement hors du temps que j’en viens à marcher à pas de chat comme pour éviter de troubler la paix de cet endroit. Il y a beaucoup de statues avec des « bavettes » ou bonnets. Ca semble mignon à regarder comme ça mais la réalité est bien triste. Cette coutume vient honorer les enfants défunts.

Le timing est malheureusement un peu serré car notre train est à 13h. Mais nous avons quand même le temps de faire un passage dans le jardin d’un des bâtiments (sorte de jardin privatif). C’est calme, reposant, très agréable. J’aimerai avoir une telle vue de chez moi.

Jardin paisible

On repart ensuite vers le centre de Kôchi et par le Harimayabashi, le pont qu’on a vu sous la pluie. L’endroit n’est pas si décevant que ça et plutôt bien placé donc on y passe facilement. Passage par une galerie couverte en espérant trouver un bento pour le trajet. On tombe sur une boutique de créateurs et je flashe sur une illustration de la célèbre vague d’Hokusai avec une baleine, elle aussi célèbre à Kôchi. La créatrice, très gentille, nous a honorés de quelques mots français. J’adore ces échanges 😊

Gorges d'Okobe
Et hop, valises récupérées, bento en poche, nous voilà assis dans le 1er train, en 2nde classe mais tellement large et confortable ! On a une vue sur les gorges d’Oboke, des rizières, des villages de campagne. Vraiment, si on croise un Totoro dans le coin, je n’en serai point étonnée.

Changement de train pour prendre un Shinkansen jusqu’à Kyoto. Arrivés à la gare, on se met en quête d’un taxi car avec tous les bagages, le trajet en bus est compliqué (souvent, les bus de ville refusent les bagages imposants). Heureusement, il y a de gros taxis qui peuvent nous prendre tous d’un coup.

Trajet tranquille dans la ville, on ne reconnait pas tellement Kyoto mais c’est peut-être le coin que nous n’avons jamais visité ? Par contre, première impression : plein de monde, plein de « gaijin », tout semble plus dense. On regrette déjà Shikoku !

Home sweet home

La maison est sur les hauteurs de la ville, ça grimpe bien ! Le taxi a un peu de mal à trouver mais nous arrivons à bon port. On est vite accueilli par Japan Experience, un staff anglophone cette fois-ci mais on se comprend bien. La maison est traditionnelle, avec une chambre parentale avec tatamis et 2 futons au rdc et à l’étage une chambre européenne et un salon transformable en chambre traditionnelle. Les espaces sont bien plus petits qu’en Europe mais tout est plutôt fonctionnel. Ca donne un réel côté immersif à notre voyage.

Ramen wo daisuki !
La journée se termine déjà, il est l’heure de manger. Nous nous retrouvons dans un tout petit restaurant de ramen à quelques pas de la maison. Mais quel resto mes amis ! Ambiance musicale des plus particulières (une sorte de free jazz), des affiches partout au mur, des panneaux avec le nom et le prix des plats. Un patron qui fait service et cuistot. On prend des gyoza, des bières et les ramens du chef (Mimio). Un délice ! J’adore particulièrement ces petits boui-bouis authentiques, loin des restaurants à touristes.

Petite anecdote sur la maison. On l’avait pris parce qu’il y avait 3 chambres. Nous avons donc 1 lit européen et 2 futons. Donc en toute logique, nous devions prendre le lit européen. Antoine ayant un dos un peu plus capricieux, on demande au staff s’il est possible d’avoir un futon supplémentaire. Il n’en trouve pas sur place mais revient nous voir 15min après, les bras chargés du futon tant désiré. Il l’a pris dans la location à côté qui n’était pas (encore ?!) occupée. Quel sens du service ! Ah oui, c’est vrai, nous sommes au Japon 😉

Sympa le coucher de soleil !

Jour 5 : Le service à la japonaise

Qui ferait ça chez nous ? 

Journée pluvieuse à l’horizon et météo changeante en fonction des applications. On s’arme de nos parapluies après un petit déjeuner copieux et on se dirige vers le château de Kôchi. En chemin, on tombe sur un petit maraicher tenu par un couple et Damien est tenté par un nashi, un fruit qu’on trouve qu’au Japon, qui ressemble à une grosse pomme mais au goût et à la texture plus proches d’une poire. La vendeuse nous propose de couper le fruit pour qu’on puisse le manger en chemin. Elle prend le temps de d’éplucher et de découper en quartier puis nous le rend avec 4 cure-dents. A-DO-RA-BLE ! Quel sens du service.

Y a du boulot ;)

Arrivés devant le château, il flotte encore plus… Nous changeons de plan et décidons de faire d’abord le musée du château en croisant les doigts pour que la météo se calme. L’avantage, c’est qu’il existe un billet combiné avec le château et le musée donc que nous les fassions d’en un sens ou un autre n’a que peu d’importance.

Le musée est très bien fait, y compris pour les touristes. Beaucoup d’explications et un audioguide sont en anglais. Je ne comprends malheureusement pas tout mais Damien et Antoine complètent avec les informations les plus importantes. Le musée montre beaucoup de vieux documents, des maquettes du château… Ce que j’adore au Japon, c’est qu’après la visite, il y a toujours un espace plus ludique. Ici, nous avons pu tester la calligraphie et une carte postale d’un kimono faite à l’aide de tampons successifs de diverses couleurs. Le rendu est franchement pas si mal en plus ! Ca permet de ressortir avec des souvenirs (gratuits qui plus est).

Une terrasse donne une belle vue sur le château, dommage que la pluie ne s’arrête toujours pas… On voit défiler plusieurs classes d’écoliers (primaire je dirai) nous saluant gaiement de leur meilleur « hello » et fiers dès que nous leur répondons. Encore un petit quelque chose qui se perd dans les grandes villes et que nous n’avions plus retrouvé sur nos derniers voyages.  

Un Biergarten japonais

Le temps devait être plus clément l’après-midi donc nous décidons de rejoindre une sorte de marché culinaire couvert. Ca m’a fait un peu penser aux « biergarten » allemands pour l’aspect très convivial. Des tables sont installées au centre du hangar et les stands de trucs à manger (en tout genre), sont tout autour. Et là, mes amis, quel régal. Des Gyoza, des bières pression, des jakoten (gâteaux de poisson frits), des tataki de bonite (la spécialité de Kôchi), des tatakis d’anguilles et des beignets de poulpe. Vous avez aussi l’eau à la bouche ? Moi, ça revient qu’à y repenser. L’endroit est vraiment très sympa, conviviale et en plus, c’est bon ! Et même pas si cher que ça, cela nous revient à environ 10€ par personne.

Hmmmm Katsuo no tataki !

Ce n'est plus que le donjon, mais c'est impressionnant.

Après un repas pittoresque des plus agréables, nous voilà (enfin !) devant l’entrée du château avec une pluie en pleine sieste. Pendant le tour de l’extérieur du château, encore quelques rencontres sympathiques avec, pour exemple, un hongkongais qui voyage à travers le monde depuis qu’il est en retraite. Maintenant, vient l’intérieur. En chaussette, s’il vous plait ! Nous laissons nos chaussures à l’entrée, comme le veut la coutume japonaise. Ne salissons pas les beaux tatamis 😉 c’est très courant au Japon. Tous les temples et les châteaux, à ma connaissance, se visitent sans chaussures. C’est rigolo de voir ces enchainements de pièces, on s’imagine la vie féodale de la cour.

Kôchi vue d'en haut

On grimpe, on grimpe, on grimpe parmi les étages pour se retrouver tout en haut du château avec une vue imprenable sur Kôchi. Les montagnes sont prises dans un brouillard, on dirait que les nuages sont fabriqués par le sommet !

En sortant, Céline constate qu’elle a oublié son téléphone quelque part à l’intérieur, elle retourne donc à la hâte avec Damien. Qui est-ce qu’on ne voit pas accourir vers Antoine et moi ? Une des vendeuses avec le fameux téléphone dans les mains. Comment ont-ils su qu’il appartenait aux gaijin ? (étranger en japonais). Aucune idée. Mais je vous ai déjà parlé du service à la japonaise, cela ne devrait maintenant plus vraiment vous surprendre.

Où sommes nous ? 

Petite pause sur le chemin du retour dans un café appelé « Mephistopheles ». Ambiance très particulière mélangeant cabinet de curiosités, club anglais du 19ème, peintures très « lovecraftiennes » sur fonds de musique classique. On déguste un café et une pâtisserie avec plaisir et on se voit offrir une tasse de thé japonais. Tellement adorable ! (C’est moi ou je me répète ? )

Allez, l’heure est arrivée de ranger nos valises et préparer notre dernière demi-journée à Shikoku le lendemain. Nous repartons déjà  Ces quelques jours sont passés tellement vite…

mercredi 24 septembre 2025

Jour 4 : une journée à la plage

Miam miam miam
Nouvel hôtel… nouveau petit déj ! Le choix de fou, il y en avait partout. Dur de choisir quoi manger (oui, vous l’avez vu venir, j’ai gouté de tout :p ). D’après la météo, il va nous pleuvoir sur la tête une bonne partie de la journée donc nous choisissons ce jour pour faire le Sakamoto Ryoma Memorial Museum. C’est un révolutionnaire japonais du 19

On prend le tram de Kochi, un tout petit tram pittoresque et tellement mignon ! Ce fut un peu galère parce qu’on nous a donné de mauvaises indications pour rejoindre le musée (la personne a confondu avec la maison de Sakamoto Ryoma qui est prêt du château). Changement de direction, puis bus. Et du coup, j’ai de nouveau une anecdote à vous raconter. 

Anpanman, le héros local

Le héros national (à droite :D )

Quand on est sorti du tram, on devait prendre un bus mais on était vraiment pas sur de nous. Damien a préféré rentrer dans les bureaux de l’agence de bus, juste à côté. Nous avons été accueillis par 2 dames fortement sympathiques, d’une gentillesse sans faille, qui nous expliquent (en japonais) les horaires, l’arrêt, où s’arrêter. Quand elles se sont aperçues que le bus était dans 2 min, elles ont couru à nos côtés pour nous montrer l’arrêt (faut le trouver, c’est juste une sorte de panneau blanc sur le trottoir…) et ont attendu au bord de la route jusqu’à ce que le bus redémarre, pour être sûres qu’on parte sans encombre. Je n’ai pas résisté à leur faire coucou depuis la fenêtre. L’amabilité japonaise de la campagne est tellement agréable !

Une fois arrivé au mémorial, on a pu serrer la pince à une statue de M. Sakamoto avant d’entrer dans le bâtiment. Le musée regroupait beaucoup de très vieux documents appartenant à M. Sakamoto et sa famille. Imaginez un peu mes yeux pétillants devant des lettres, des cadastres, des CGV (véridiques !!), des estampes, des vieux instruments. Tout était en japonais uniquement, dommage mais Google Trad m’a aidé à comprendre quelques bribes.

Des écrits très précieux

Atelier créatif

Petit moment ludique à la fin du musée : on a pu tamponner plein de trucs, faire des puzzles de photos de l’époque, écrire une petite carte avec des stickers de syllabes à l’image de l’écriture de Sakamoto Ryoma.

Tout en haut du musée se trouvait un point de vue sur l’océan pacifique. Le temps était grisâtre mais suffisamment beau pour qu’on puisse profiter pleinement de la vue, des embruns, du bruit des vagues. La montagne d’un côté, l’océan de l’autre, ne l’oublions pas. La vue est absolument incroyable. On continue ensuite d’explorer les environs : monuments, phare perdu dans les arbres, statue, temples…

Les japonais échangent pas mal avec nous, curieux de connaître notre origine et notre voyage. Certains nous font simplement coucou de la main, sourire aux lèvres. Profitons-en encore un peu, ça ne sera plus le cas une fois sur l’île de Honshu. L’océan était super agité, ce qui nous a valu un spectacle magnifique de vagues s’éclatant sur les rochers. 

Contre vent et marée

Le fameux Harimayabashi

15h, il se fait faim… On tombe, prés de l’arrêt de bus sur un ensemble de boutiques et restaurant. Parfait : On casse la croute avec une « nama-bîru » (bière pression) et on se laisse tenter par des glaces locales au sel, aux œufs et à la châtaigne. Elles étaient toutes excellentes ! Si, si, je vous assure, celle au sel et l’autre à l’œuf, curieux dans le nom mais incroyable de douceur en bouche. On prend le bus sous la pluie qui commence (on s’en sort bien ! je vous rappelle qu’il devait nous pleuvoir sur la frimousse toute la journée).

Après une pause rapide au « Book Off », magasin d’occasion avec livres, cd, dvd, figurine, quelques yens dépensés plus tard, on reprend la route. La pluie commence à être vraiment désagréable mais on trouve le courage de faire un crochet par le lieu touristique le plus décevant d’après les japonais : une reproduction d’un pont de l’ère Edo, le Harimayabashi . On est trempé, on galère un peu avec les transferts mais on se fait aider (encore !) par des japonais soucieux de notre bien-être.

Ca nous aura coûté cher en transport mais la journée fut mémorable. Petit passage au konbini pour un repas sommaire et richtung dodo. Une autre journée nous attend demain !


Fin de journée difficile