samedi 13 juillet 2019

Jour 13 : Il pleut, mais on s’en cogne ! On est au Sumo !

Aujourd’hui, le compteur change pour Damien. Pour célébrer son anniversaire, quoi de mieux qu’une journée au sumo ? (Damien : 3 journées au sumo ? XD ). Vu que c’est une journée un peu spéciale, je lui laisse la plume pour ce post :)

Après une nuit agréable (en même temps ce n’est pas difficile d’avoir un lit moins dur que celui du précédent hôtel) et un petit-déjeuner de ouf, un peu gâché par le groupe de jeunes américains (voyage scolaire ? les chanceux !) qui n’arrêtaient pas piailler en anglais (enfin américain). On est au Japon bordel ! On veut du calme et du japonais ! lol. On file sur le lieu du tournoi pour récupérer nos places.
Classe non ?
Pour ceux qui n’auraient pas eu la chance de m’entendre me plaindre, on se retrouve avec des places assises, c’est à dire un peu plus loin du dohyo (ring), car les places plus proches étaient toutes vendues (même si je me suis connecté à l’ouverture des ventes, 3h du matin en France...). Quelle ne fut pas ma surprise de voir que sur place il était encore possible d’acheter des box en catégorie A (la meilleure) pour 4 personnes. Mais à plus de 400€ et n’étant que deux (et ayant déjà payé d’autres billets), nous passons notre tour. Mais je vous avoue que je suis un peu déçu (surtout que ces box peuvent être adaptés pour 2) et je me demande s’il n’y a pas une préférence pour les Japonais (adresses IP ?) pour ce genre de places. Ne boudons pas notre plaisir, nous avons des places ! (Laurine : moi j’appelle ça la ségrégation à la japonaise...)

Il est 10h du matin, nous repérons nos sièges, nous avons plutôt une belle vue :) A côté de nous des non Japonais, quand on entend «excusez-moi, vous êtes français ?». Il s’agit d’un père et son fils (Olivier et Michel-Ange) qui ont décidé le veille de venir au tournoi. Ils ont eu une chance énorme en tombant sur un américain qui revendait ses places car son compagnon de voyage était tombé malade et a dû rentrer au pays. Nous passerons une bonne partie de la journée avec eux. Nous voilà ensuite partis pour faire le tour du merchandising (première tournée :p).

Jeunes annonceur et arbitre
Ensuite, place aux combats ! Mais d’abord quelques explications. Lors d’un tournoi de sumo, la journée se déroule ainsi : les lutteurs combattent de la plus basse division à la plus haute. Pour le moment ce sont les sandanme, amateurs de 4ème division. Autant dire que dans la salle il n’y a presque personne à part amis, famille et quelques amateurs du sport en lui-même. Ayant demandé à l’entrée si je pouvais prendre des places plus près tant qu’il n’y a personne, Laurine et moi descendons aux premiers rangs au bord du dohyo. J’en profite pour prendre des photos, mais surtout pour profiter des combats au plus près, de voir et d’entendre les impacts ! Même si nous sommes encore loin des «superstars», il y a déjà de la technique et des favoris (des futures stars ? tous sont passés par là, même les meilleurs !). Les lutteurs sont plutôt jeunes (entre 15 et 20 ans, la plupart qui n’ont pas dépassé ce niveau plus tard abandonnent), même les arbitres et annonceurs (qui chantent les noms des lutteurs qui vont s’affronter) sont jeunes.
Qui va toucher le sol en premier ?
Réunion des juges pour arbitrage vidéo (même en 4ème division)
Même si je suis plus grand, je ne m'y frotterais pas !
Deuxième tournée de shopping ! Nous achetons des photos officielles de nos lutteurs préférés (on est fan ou on ne l’est pas ?!?) et au moment de passer à la caisse, les personnes qui sont là, clairement des lutteurs ou anciens lutteurs (mais pas trop vieux :p), nous demandent d’où on vient. France ! Ce à quoi ils répondent «humm, soccer, M’Bappé». Laurine a de suite capté, moi je ne m’attendais vraiment pas à ça ! (Laurine : en même temps, ils ont prononcé ça à la japonaise «Mubapé»...) Ils apprécient le foot (ce sont de bons gars ;) ). Il s’agit de Sanoyama oyakata et Hidenoyama oyakata (entraîneurs). Après ils me montrent quelqu’un de la main et il me demande si je connais Takekaze... Quoi !?! Takekaze !!! Celui que Laurine et moi surnommons affectueusement «Papy» (parce qu’il était le plus vieux lutteur de 1ere division, à... 40ans). On échange quelques mots en anglais, en Japonais, je ne sais plus quelle langue je parle, comment je m’appelle XD Une photo avec lui et me voilà aux anges ! lol (Laurine : pour la petite histoire... je ne retiens pas les noms des lutteurs, donc je leur donne un sobriquet plus ou moins gentil : Nounours, Butsu, La fouine, Le Buffle, Sans téton, etc)

Place au repas ! Il y a du chankonabe, repas traditionnel des sumotori, qui est servi à partir de 13h. Mais il n’y en a que pour 400 personnes, et mon petit doigt me dit que si on se pointe à 13h c’est mort. Il est 12h30, Olivier et moi faisons la queue, il y a déjà une cinquantaine de personnes devant nous. Pour faire simple, le chankonabe est un bouillon avec des légumes, champignons, viande, patates, habituellement servi avec une quantité astronomique de riz. Ici pour 400 yens (environ 3,50€), on n’a pas le riz. Olivier nous offre le repas, pour nous remercier car il passe une super journée et apprécie la tonne d’explications que je lui ai déjà données (vous voyez comment je tartine, c’est rien à côté de tout ce que je lui ai dit XD)
Attention au premier rang !

On se rend bien compte de la force et l'impact
14h15, place aux Juryo, lutteurs de 2ème division et professionnels (à partir de ce grade ils touchent un salaire, sinon ils sont nourris, logés, blanchis en échange de leur implication dans le sport et la vie collective de l’écurie). Cela commence par le dohyo iri, littéralement l’entrée sur le ring. Les lutteurs sont présentés un à un. Nous tentons le coup de descendre aux premiers rangs, par encore pleins à ce moment, pour prendre des photos. (Laurine : il a déjà oublié que c’est avec Olivier qu’il est descendu, pas moi ! XD ) A l’annonce de certains noms le public s’enflamme, à l’annonce de certains noms je m’enflamme ! Une Japonaise à côté de moi me dit en anglais : «Tu connais Kyokutaisei ?» Je lui explique qu’il y a un film documentaire que j’ai vu qui parle de lui (pour ceux que ça intéresse : «Tu seras un sumo, mon fils»). Il n’en faut pas plus pour qu’elle m’invite à prendre la place d’un des ses amis par encore là, et que l’on discute en regardant une bonne partie des matchs. Elle me montre aussi à quel point elle fait partie du gratin, photo à l’appui (par exemple se retrouver dans les fêtes de promotion de certains lutteurs très connus).

Dohyo iri
15h40, place à la première division ! Cette fois-ci plus de copinage ou autre squat dans les allées pour prendre des photos : chacun à sa place ! La salle est pleine, c’est le moment que tout le monde attend. D’ailleurs certains ne viennent qu’à ce moment là. Je range mon appareil photo, on est trop loin et je veux profiter du moment à fond. Ce sont les lutteurs que nous voyons à la télé, on a nos chouchous, ceux qu’on aime pas, et surtout on connaît leur petites mimiques qui leur permettent de se différencier (et de se faire aimer). A chaque fois le public s’enflamme ! La première fois à Tokyo en 2014 je ne comprenais pas, maintenant on fait parti des initiés. C’est simplement génial ! Bien sûr, on a acheté de quoi soutenir nos favoris (serviettes avec le nom du lutteur écrit dessus), ce qui fait sourire certains Japonais de voir des étrangers avec ça. Il faut dire que la plupart des étrangers viennent au sumo parce que cela fait partie de la culture traditionnelle japonaise, mais sans rien y connaître.
Terustsuyoshi et son énorme lancé de sel (une des mimiques)

Salle comble pour la 1ère division
250 photos et pleins d’émotions plus tard, nous filons à la gare pour acheter nos billets de train pour Tokyo. Aïe aïe aïe ça pique! Nous en profitons pour manger une spécialité locale, les kishimen. Sorte de tagliatelles dans un bouillon style ramen, pas mauvais mais rien d’exceptionnel. Retour à l’hôtel pour se remettre de cette fantastique journée !

Photo bonus : on a eu la chance de voir Hakuho, certainement le plus grand sumotori de tous les temps (il a tous les records, sauf celui des victoires en combat consécutives qui est à 69, il a échoué à 63)


Dohyo iri des Yokozuna (grade suprême)

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